On y regarde les dents.
Les yeux.
Les pieds et mains.
La cage thoracique.
- Pas à dire, chef. Il a l'air vivant, celui-là. Il pourrait presque servir! Dommage d'en faire un écrivain... Enfin, c'est lui qui voit....
- Toute façon il peut pas faire le prétentieux genre auteur mort, y'en a déjà bien assez qui l'sont. Et faut du talent pour être un auteur mort. Y'en a des bons, hein, c'est pas pareil, tout de suite, un auteur bien mort. Avec le moisi.
- N'empêche, ça doit faire mourir des trucs pareils. La plume qui se retourne, un jour, et hop!
- Font plus ça avec une plume, mon pauv'! Mais c'est pire, grandiose de pire...
- C'est toujours pire...
- Surtout qu'il suffirait qu'on lui fasse bouffer ses livres pour qu'il y reste. Santé fragile, je te dis. Même s'il a l'air costaud...
- Et il va falloir le lire, patron ?
- Non. Donnez-y un chwingm il aura l'air moins bête. Pour le reste, un cadavre d'auteur cale moins bien les meubles que les piles de ses livres. Et je dis pas l'odeur. Donnez lui menthol.
Commentaires
histoire de parallèle...: et quel est l'avantage de l'auteur vivant?
Ce qu'en dit Edgar Morin (extrait de son intervention à une journée en son hommage)
"Vous me donnez une jouissance rare et exquise. Je dirais, c'ets la jouissance que je pourrais nommer pré-posthume, c'est à dire que je reçois de mon vivant avec la capacité d'en jouir, des hommages d'ordinaire destinés à un défunt, lequel, le pauvre, ne peut pas entendre les aimables paroles qui lui sont données."
et ben, Audrey, quelle perspective !!!
question parallèle, je vais prendre la tangente :)))