Je me sens simple marcheur. Simple marcheur qui aura, dans quelques jours, le privilège précieux de poser encore quelques pas entre cols, combes et sommets. De prendre des photos. Je me sens lambda, je me sens papa, je me sens... là.
Je me sens, pour le coup, français. Cela sonne étrangement. Comme entre un refuge et une zone d'exposition aux éléments, au bord d'un chemin de montagne. Quelque chose d'à la fois choisi et pas choisi, et de confortable malgré tout. Je me réjouis de ces murs qui ont le mérite d'être là, je ne fais pas la fine bouche, j'oublie un peu ce qu'ils cachent parfois de vides et d'ombres. Le refuge est glacial ce soir, il faut s'y tenir chaud, les yeux ouverts. Français, mais en tant qu'habitant humble et ouvert du monde.
Que les photos de montagne demeurent devant les autres images, que ne se lézardent ni l'envie de vivre ensemble, ni l'aspiration démocratique, ni la compassion, ni la détermination.
Terribles équilibres des altitudes comme des plaines urbaines.